Au XIIe siècle, une motte féodale et son château en bois sont installés à côté de ces marais peu praticables, des défenses naturelles. Des vestiges de cette époque sont découverts par sondages dans les années 90, notamment des traces de fossés et de trous de poteaux.
C’est à partir du XIIIe siècle qu’il est remplacé par un château en pierre puis amélioré au fil des siècles par les propriétaires successifs faisant partie de trois grandes familles : les Assérac, les Rochefort et les Rieux.
De grands aménagements sont apportés au XIVe siècle, à cause de l’agitation dans le duché breton dû à la Guerre de succession de Bretagne et avec l’apparition de l’artillerie (usage des canons). Un grand fossé est creusé tout autour du château, alimenté par un étang à proximité et relié par un ingénieux système de canaux souterrains. Une barbacane en demi-cercle est construite en avant du châtelet d’entrée. Le XVIe siècle est l’occasion d’aménagements plus élégants avec un logis et des salles d’apparat. Mais à la fin du XVIe siècle, le château est pour la dernière fois remodelé afin d’améliorer la défense dans un contexte de guerres de religion. Tout autour du château et de ses douves, un ensemble bastionné sous forme de triangles et de buttes est bâti pour positionner des canons. Au XVIIIe siècle, après la Révolution française, une armée républicaine prend la forteresse à des opposants avant qu’il ne soit laissé à l’abandon et serve de carrière de pierres.
À la fin du XIXe siècle, Gustave Flaubert et Maxime du Camp partent à la découverte des ruines de Ranrouët qui sont alors dans un triste état, ils les citent dans leur récit Par les champs et les grèves, de 1881 : "À part une ou deux tourelles qui font encore figure, nous ne vîmes qu’un inutile monceau de décombres […]. L’intérieur est maintenant occupé par un paisible carré de choux, qui ne se doutent guère qu’ils poussent là où jadis battaient du pied les chevaux piaffants, harnachés pour la guerre".
Des bénévoles ont commencé à s’occuper de sa restauration dans les années 70 avant que le conseil général ne l’achète. Des visites et animations sont aujourd’hui proposées sur le site dont on comprend mieux la grandeur d’antan.
Lors de visites, c’est dans son écrin naturel que l’on découvre l’ancienne forteresse de Ranrouët. Un parcours est aménagé avec des panneaux explicatifs, pour pénétrer petit à petit dans les enceintes successives puis dans la cour centrale du château et observer l’étendue de ses systèmes défensifs. Beaucoup de bâtiments sont hélas ruinés, notamment les logis dont on ne distingue que quelques éléments. Les arbres, dont certains centenaires, forment un paysage de ruines romantiques.
Des expositions et des animations sont régulièrement proposées aux visiteurs, surtout pendant les périodes de vacances scolaires ; c’est l’occasion de sorties en famille.
Afin d’en savoir plus sur les informations pratiques pour les visites, rendez-vous sur le site de la communauté de communes Cap Atlantique.
© Un article de Sébastien Champagne - Pays de Bretagne
Publié le : 19 octobre 2016
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